Promesse à une étoile






La nuit était claire, le ciel dégagé, si bien que l’on voyait les étoiles.

C’était l’une de ces nuits où la mélancolie guette à chaque tournant. A la faveur de l’obscurité les sens s’affinent, la perception du monde augmente, une fébrilité immense s’empare de l’esprit, et telle une force nouvelle rend possible d’accomplir de grandes choses, l’impossible paraît tout à coup possible, les chimères semblent vouloir prendre vie, tout devient accessible à qui ose essayer.

Mais cette nuit-là, et comme toutes les autres, le Blong était seul, terriblement seul, et bien que toute sorte d’envies traversèrent sont esprit, il n’osa en mettre une seule en pratique. Pourquoi, il ne le savait pas, la seule chose qui lui importait était de trouver quelqu’un qui le sorte de la solitude. Il errait tantôt dans les couloirs, tantôt à l’extérieur, à la recherche de personnes qu’il connaissait, mais les seules personnes qu’il voyait étaient en groupe et semblaient si bien ensembles qu’il ne put se résoudre à les déranger. Il reprit son chemin, et marcha ainsi sans but pendant de longues heures, la tristesse d’être seul et la colère envers son naturel l’envahissant peu à peu.
Malgré lui, il se retrouva à marcher derrière un groupe composé de cette personne qui était si chère à ses yeux et de deux de ses camarades, mais ne sut s’il devait où non lui parler, et se contenta de marcher à distance derrière,  ce qui lui ruina une fois pour toute le moral, et il le sentait, devait aussi avoir considérablement terni son image.

Au bout d’un long moment il fut las de marcher, et s’assit, triste âme perdue et solitaire. De là où il était le ciel était masqué par les branchages des arbres, à l’exception d’une petite fenêtre de verdure. Et au centre de cette fenêtre il la vit : une unique étoile, brillant d’une lueur à la fois éclatante et réconfortante. Sans qu’il sache pourquoi, cette étoile l’attirait et l’apaisait. Le Blong la contempla, fasciné, se remémorant les contes de son enfance sur les étoiles. Il se rappela alors la promesse qu’il avait faite récemment, celle de ne plus laisser une personne de son entourage s’en aller sans qu’il n’en garde aucun souvenir heureux.


Et il comprit. Cette étoile solitaire comme lui, au centre de cette fenêtre, qui pourtant brillait si intensément, lui susurrait qu’il fallait persévérer, y croire et ne pas se laisser avoir par la tristesse, car il reste toujours de l’espoir.

Soudain le Blong reprit confiance, et c’est avec le cœur léger et une joie renouvelée qu’il remercia l’étoile, et refit le serment de s’ouvrir au monde et d’y apporter la joie.
Il patienta encore un moment, laissant ces paroles l’imprégner, sachant qu’avec de la patience et de la volonté, un nouvel être allait naitre de ce pacte. Il releva la tête pour regarder à nouveau la fenêtre, et s’aperçu que l’étoile avait disparue.

Il retourna chez lui, et, arrivé sur le pas de la porte, leva une dernière fois la tête, et esquissa un grand sourire : l’étoile avait continué sa course dans le ciel, et brillait désormais en compagnie de toutes les autres.



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